J’ai toujours eu un fort caractère.
Jamais je ne me laissais marcher sur les pieds, aussi bien par les plus forts, que par les plus faible qui prenaient la grosse tête et essayaient de prouver une supériorité qui ne prenait vie que dans l’imagination des autres crédules.
Bien qu’étant une fille, j’agissais et pensais comme un garçon.
Non.
Rectification.
J’abordais la vie avec cet air détaché qu’ont la plupart des mecs (ce qui me valais d’être traitée comme tel) , sans me préoccuper de tous les problèmes de ces autres donzelles, à savoir leur mec parfait et à quel âge elle coucheraient. La plupart des filles se plaignent souvent que les garçons les traites comme des objets, mais elle ne font pas mieux (elles devraient même pas se plaindre en fait).
Enfin, revenons à nos moutons. Vous l’aurez tous compris, j’ai des goûts plutôt forts. C’est soit noir soit blanc.
En somme je suis plus du style à prendre mon café noir, bien serré, avec accessoirement une touche de miel pour la gorge. Autant joindre l’utile à l’agréable.
Un jour, je suis partie dormir chez un très bon ami, pour ne pas dire le meilleur. Attendez ! Que je calme vous ardeurs jeunes gens ! Nous n’avons rien fait de spécial : je l’ai seulement laminé à Call Of et nous avons regardé des films en traitant, un coup sur deux, l’héroine de nunuche et le héros de tafiole.
Ah ah, et on s’est couchés tard à glander comme on l’a fait.
Pourtant fallait qu’on se lèvent tôt. Genre 7h30
Et quand nous nous sommes levés, bah on avaient la tête dans le cul, cela va sans dire.
Il me proposa :
- Café ?
- Ah ouais merci mec, plie ce dont je rêve.
L’horreur que je ressentis lorsqu’il me tendit du café au lait me sortie de ma torpeur. Au lait. Je devrais être touchée par son attention. Mais. Enfin, j’ai pas une tête à boire du café au lait, sérieux ….
J’ai aussi toujours su me faire comprendre, si c’était pas dans l’immédiat, ça le serait plus tard. Alors, j’esquissais un grand sourire, bien mielleux, le même que celui que tes copains font avant que tu ne tombes dans un de leurs sales coups.
- Du café au lait ?
- Un problème ?
- Non. Aucun. T’as TOUT compris.
Comme je l’ai dit ci-dessus, j’ai aussi toujours su me faire comprendre, si c’était pas dans l’immédiat, ça le serait plus tard. Et donc, trois semaines ont passé, et c’est à sont tour de ramené sa fraise chez moi. Ha ha. Grossière erreur.
Même rengaine, film, jeux, on se couche tard et on se réveille la tête dans le cul.
A mon tour de proposer le p’tit dej’.
-Café ?
-Oh ouais ,merci meuf, ça va me réveiller
Et je lui tendit un café au lait, parfumé d’un nuage de fleur d’orangé.
Et il me regarda l’air bête.
- Du café au lait.
- Frustrant, hein?